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L’agence publique qui croit au “capital humain”

L’Agence du patrimoine immatériel de l’État (Apie) invite les administrations à appuyer leur stratégie sur une série d’indicateurs mesurant la motivation des agents. Une première.
Faire reposer la stratégie des administrations sur les fonctionnaires. Sur leur savoir-faire, leur expérience, leur motivation. Telle est la petite révolution encouragée par l’Agence du patrimoine immatériel de l’État (Apie), qui vient de mettre au point un référentiel type mesurant grâce à une soixantaine d’indicateurs les actifs “immatériels” des organismes publics. Une grille qui comporte 12 indicateurs sur le “capital humain” reposant sur des critères tels que l’absentéisme, le nombre de jours de formation ou l’ambiance au travail (voir ci-dessous). Une approche qui n’est certes pas le cœur de métier de l’Apie et relève de la compétence première du ministère de la Fonction publique, mais qui participe aussi de la gestion de l’immatériel. “Elle peut ensuite se décliner en stratégie”, assure Kristof de Meulder, responsable du projet à l’Apie.
La preuve : le référentiel a été testé sur l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), l’opérateur public de l’État pour la filière équine en France, né récemment de la – difficile – fusion des Haras nationaux et de l’École nationale d’équitation (basée au Cadre noir de Saumur). Le capital humain est ici abordé sous l’angle des compétences, alors que la restructuration a entraîné un transfert de certaines activités (étalonnage, reproduction…) vers le privé. “Toutes les administrations sont détentrices de savoir-faire, observe Kristof de Meulder. Il faut veiller, lors des réorganisations administratives, à ne pas les laisser s’échapper.” Sous peine de rajouter de la désorganisation à la restructuration et d’avoir recours à de coûteux prestataires privés.
Vision à long terme
“Cette approche permet de sortir de la seule logique budgétaire et d’effectifs pour prendre en considération les agents et leurs implications, souligne Diane de Sainte-Foy, la directrice de la communication de l’Institut français du cheval. Ils doivent faire partie de l’équation.” Diane de Sainte-Foy est à l'initiative de l'expérimentation des indicateurs de l’Apie pour l’institut et constate que la fusion des Haras et du Cadre noir a conduit à une perte de repères : “D’un côté, les agents ne savent plus à quoi servent leurs métiers et leur entreprise. De l’autre, les utilisateurs ne voient pas pour qui, pour quoi, ces sites, ces chevaux, ces agents perdurent.”
Le pilotage stratégique basé sur l’immatériel permet, dit-elle, “une recherche de sens, d’utilité et de valeur”. Et de décliner une vision à long terme. Sa conclusion : la gestion de l’immatériel et du capital humain représente un “avenir immense” dans le périmètre de l’action de l’État. À condition que les employeurs publics s’approprient la démarche.
Les 12 indicateurs
Taux de turn-over
Taux d’absentéisme
Nombre de jours de formation
Budget formation
Processus d’encadrement des nouvelles recrues
Entretiens d’évaluation individuels annuels
Taux de satisfaction des employés
Nombre de plaintes annuelles
Ambiance au travail
Charte interne de la mobilité
Démarche de gestion prévisionnelle des RH
L’entité dispose d’une charte publique