L'Organisation de coopération et de développement économiques décerne un satisfecit à la Révision générale des politiques publiques menées depuis 2007. "Une avancée importante dans la modernisation de l'État", selon un rapport publié le 28 février.
Valérie Pécresse n'allait pas se priver d'une si belle occasion. Le 28 février, la ministre du Budget et de la Réforme de l'État a pondu un communiqué pour saluer la publication du rapport de l'OCDE sur la Révision générale des politiques publiques (RGPP) [cliquez ici pour télécharger le rapport]. Après les bilans extrêmement critiques de l'Assemblée nationale, du Conseil économique, social et environnemental et de la Cour des comptes, cette évaluation positive est la bienvenue à Bercy. "La RGPP constitue une avancée importante dans la modernisation de l'État en France, souligne le rapport. Elle a permis d'enclencher la recherche systématique d'une meilleure efficacité de l'administration et de favoriser une culture de l'innovation pour améliorer les services rendus aux citoyens, tout en mettant une pression sur les coûts."
Certes, les gains obtenus demeurent modestes au regard d'une dette publique plombée par la crise, notent les auteurs en substance, mais la démarche a impulsé un changement sans précédent au sein de l'administration française. Avec pour originalité de viser à la fois les réductions de coûts, une amélioration du service et une meilleure gestion des effectifs. "Lancée avant la crise économique actuelle, la RGPP met la France dans une situation relativement privilégiée par rapport à d'autres pays", ajoutent les auteurs. Nicolas Sarkozy n'aurait pas dit mieux.
Satisfaction des usagers
Selon le rapport, les résultats sont au rendez-vous. Les fusions de services (impôts, pôle emploi, directions déconcentrées) et la mutualisation des métiers de gestion (immobilier, informatique, achats) ont amélioré l'efficacité de l'État, voire son "agilité" pour reprendre le jargon de l'OCDE. Les attentes des citoyens ont été davantage prises en compte avec le développement des démarches en ligne, la création d'un baromètre de la qualité des services publics ou l'instauration de guichets uniques. "Les efforts faits demandent à être consolidés pour que s'opère un véritable changement culturel", prévient toutefois le rapport qui appelle à la mise en place d'indicateurs de satisfaction plus fins, par département ou service, et à leur publication sur le nouveau portail d'open data ("données ouvertes").
Les experts livrent enfin leurs chiffres "maison" sur le bilan de la RGPP. "Des économies de 8,1 milliards d'euros sont attendues sur le fonctionnement (y compris masse salariale), ce qui représente environ 0,4 % du PIB", écrivent-ils. Des gains qui ne pèseront à l'horizon 2013 "que" 11 % du déficit des administrations publiques de 2010. Le nombre de fonctionnaires de l'État a, quant à lui, diminué de 6,4 % entre 2007 et fin 2012, soit 150 000 agents.