Le 24 janvier, le président de la République a annoncé que la gestion du prestigieux bâtiment serait confiée au musée du Louvre. Une décision qui suit les recommandations de la commission Giscard d’Estaing et met fin à une polémique sur une éventuelle location de longue durée au privé.
Nicolas Sarkozy a donné le 24 janvier son feu vert officiel au projet du Louvre pour l’hôtel de la Marine, qui restera propriété de l’État : le musée sera chargé d’ouvrir au public les espaces les plus prestigieux de ce bâtiment parisien, que l’état-major de la Marine doit quitter fin 2014. “Je fais miennes les conclusions de la commission” du Président Valéry Giscard d’Estaing sur l’hôtel de la Marine, a déclaré le chef de l’État en présentant ses vœux au monde culturel, à Marseille.
En conséquence, les zones patrimoniales de l’hôtel de la Marine, ancien Garde-Meuble de Louis XV, seront ouvertes au public sous la responsabilité du Louvre, “qui y présentera des pièces de très grande valeur, historique et artistique”, a précisé Nicolas Sarkozy. Conformément aux propositions de la commission, les cours principales du bâtiment seront transformées en rues piétonnes et les emplacements du rez-de-chaussée concédés aux métiers d’art et de civilisation française. Les espaces de bureaux seront “occupés par des locataires privés ou par des administrations, au nombre desquelles figurera la Cour des comptes”, a précisé par ailleurs l’Élysée. C’est ce que recommandait Valéry Giscard d’Estaing.
Le Louvre ne se lancera pas seul dans cette aventure. La Caisse des dépôts sera le partenaire financier du musée dans cette opération. D’ici quelques semaines, le Louvre et la Caisse des dépôts devraient créer une société commune d’étude pour préciser le projet. Au cours des derniers mois, l’inspection des Finances a vérifié la solidité du modèle économique et la viabilité financière du projet recommandé par “VGE”, selon une source proche du dossier.
24 000 m2 place de la Concorde
Il y a cinq mois, Valéry Giscard d’Estaing, président de la commission sur l’avenir de l’hôtel de la Marine, avait remis au chef de l’État son rapport, dans lequel il recommandait de garder ce superbe bâtiment historique de 24 000 m2, situé place de la Concorde, dans le giron de l’État et de confier au Louvre sa transformation. Un rapport qui devait calmer le vif débat qui avait éclaté fin 2010, lorsque l’État avait failli céder l’hôtel de la Marine à l’homme d’affaires Alexandre Allard via un bail de très longue durée. L’entrepreneur voulait créer un centre artistique de prestige avec des suites de luxe pour mécènes et collectionneurs. Le groupe Allard a estimé que la décision de Nicolas Sarkozy de suivre les recommandations de Valéry Giscard d’Estaing montrait que la France était “gangrenée par le conservatisme”.
De son côté, VGE a exprimé sa satisfaction. “Le président de la République a bien voulu accepter et confirmer les recommandations de la commission sur l’hôtel de la Marine, en leur ajoutant son sceau personnel qui leur confère désormais la certitude d’être réalisées”, a-t-il déclaré. Le projet de l’hôtel de la Marine ne pourra pas voir le jour avant 2015, date prévue pour l’installation du futur ministère de la Défense à Balard, dans le 15e arrondissement.
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